Digne peuple !
Une lecture biaisée du 23 juin 2011 est à l’origine des événements de mars 2021. En 2011, le peuple, les jeunes, déterminés, déçus, oubliés, négligés chantaient avec rage l’hymne national et le chant du refus : « nous disons non ». C’était le début de la fin pour Wade.
Leur révolution concrétisée dans les urnes le 25 mars 2012, a été volée par des politiciens aveuglés par leur ruse donc incapables de savoir les raisons de leur triomphe qui devait être modeste.
On a fait croire au vainqueur qu’il était juste le plus malin, le plus beau, le plus endurant qui a fait trois fois le tour du Sénégal.
La rupture annoncée, « la patrie avant le parti » « la « gouvernance sobre et vertueuse », ont été beaucoup plus de simples slogans que d’une volonté de gouverner autrement.
Mars 2021, est un autre moment qui a montré « l’exceptionnalité » du peuple sénégalais si doux, si intelligent, si capable de violences inouïes contre quelqu’un qui ne le respecte pas.
Macky Sall peut rester dans l’histoire en se ressaisissant sincèrement.
Pour le reste de son mandat, il a les capacités de se réconcilier avec ce peuple qui lui a tout donné, qui lui a tant fait confiance. Et partir tranquillement en 2024.
Celui qui devrait le remplacer est un homme plusieurs fois averti. On ne permettra plus à personne de se jouer de nous.
« Nioune daniou am fayda. Nioune daniou respecté souniou réew ». Cette belle chanson était en bonne place dans le répertoire de 2011.
Elle est encore entonnée aujourd’hui par des Sénégalais en pleurs.
Oh qu’est qu’il est digne ce peuple !
Mame Gor Ngom
Journaliste