Pour forcer l’ancien président gambien Yahya Jammeh à quitter le pouvoir après sa défaite à la présidentielle, la CEDEAO avait initié l’opération « Restaurer la démocratie ». Le Sénégal, seul Etat frontalier du pays était le principal fer-de-lance de cette mission, plusieurs fois prolongée depuis.
Le Sénégal a envoyé 625 soldats en Gambie. La cérémonie de remise de drapeau à ces militaires a eu lieu dans la nuit du mardi 31 août à Toubacouta, un village situé dans le département de Fatick à environ 146 km de la capitale Dakar, a-t-on appris de l’Agence de presse sénégalaise (APS). Ce contingent des forces armées sénégalaises est le cinquième détachement sénégalais de la Mission de la CEDEAO en Gambie (ECOMIG). Il compte notamment 12 femmes.
« Vous serez engagés pendant une période sensible, car coïncidant avec l’organisation de l’élection présidentielle gambienne devant se dérouler le 4 décembre 2021 […] Je reste très confiant quant à vos capacités à vous montrer à la hauteur des attentes et espérances légitimes de votre pays, car connaissant la qualité de votre encadrement et le niveau de votre préparation opérationnelle », a expliqué le général de brigade Fulgence Ndour, chef d’état-major de l’armée de terre.
Pour rappel, la CEDEAO a commencé à intervenir en Gambie début 2017, lorsque l’ex-président Yahya Jammeh a refusé de quitter le pouvoir, après avoir perdu l’élection. Le nouveau président Adama Barrow, alors en exil, a été investi. C’est finalement sous la pression de la force militaire de l’Organisation sous-régionale que M. Jammeh a fini par quitter le pays.
Bien que les perspectives économiques concernant la croissance de la Gambie soient en hausse (+6% attendu cette année par le FMI), la présidentielle du 4 décembre 2021 s’annonce tendue, après que l’Assemblée nationale a échoué à faire soumettre une nouvelle Constitution à un référendum. En 2018, le contingent de l’ECOMIG a été doublé. Son mandat a plusieurs fois été prolongé.
Agence Ecofin