Selon des sources proches des autorités militaires françaises 450 mercenaires du groupe Wagner seraient déjà déployés au Mali, dont 200 à Ségou à 200 kilomètres au nord-est de Bamako sur le fleuve Niger.
Et cela, alors que l’instance sous-régionale, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a mis le Mali sous sanctions et que les relations entre Bamako et la communauté internationale, notamment la France, sont particulièrement tendues. Les forces françaises pourront-elles se maintenir au Mali si les positions de la junte se durcissent et si le déploiement de mercenaires russes prend de l’ampleur ?
Le paquebot est lancé, disent les militaires français, si la junte donne un coup de barre et durcit ses positions, on va se retrouver dans une situation intenable. Les prochains jours seront décisifs, redoutent de hauts gradés proches de l’état-major.
Pour le moment, les Russes n’agissent pas dans la zone d’opération de Barkhane. Les missions s’enchaînent normalement, indique l’état-major, les unités légères de reconnaissances et d’interventions mêlant la force Takouba et les Maliens se poursuivent et il n’y a pas d’opérations de Barkhane sans les Fama.
Il n’y a pas non plus de problèmes logistiques, même si les frontières du Mali sont fermées, cela n’empêche pas des convois légers et discrets d’atteindre Gao, ni aux avions de s’y poser. « Et s’il faut louer des gros porteurs Antonov on le fera », dit-on à Paris.
Pour Barkhane, c’est pour l’instant un non-événement. « On fait le job », assurent les militaires. Mais cela ne tient qu’à un fil et côté français, si la situation tourne mal, si la junte décide de mettre un terme au partenariat, on se prépare alors à sécuriser les emprises avant une éventuelle évacuation. Sachant que quitter Gao, clé de voûte de Barkhane au Mali, prendrait plusieurs mois.
En ce début d’année 2022, 4 800 soldats français sont engagés au sein de l’opération Barkhane dans la bande Sahélo-Saharienne, dont 2 500 hommes déployés au Mali.
Rfi.fr