Dans cette interview, le président du Parti Pass Pass fait l’autopsie de la situation socio-économique du Sénégal. Mohamed Ben DIOP voit l’opposant Ousmane SONKO comme un « complice du pouvoir qu’il dénonce » dans la mesure où ce dernier relève-t-il, « met en avant ses propres problèmes pour combattre le régime existant tout en occultant les réalités socio-économiques que vivent nos concitoyens ». A moins d’un an de la présidentielle de 2024 à laquelle il a déclaré sa candidature, Mohamed Ben DIOP décline l’appel au dialogue lancé par le Chef de l’Etat, Macky Sall. Il entend poursuivre son fameux « Jootayou Pass-Pass » avec les populations afin de partager avec elles ses propositions et visions.
Interview !
Monsieur Diop, vous êtes candidat déclaré à la prochaine présidentielle de 2024, comment analysez-vous la situation socio-économique actuelle du pays ?
Mouhamed Ben Diop : Je vous remercie pour cette question mais permettez-moi de rectifier car la politique a trop pris le dessus sur la situation socio-économique. Nous sommes en pré-campagne qui ne dit pas son nom et ceci renforce le sentiment de détestation qu’une certaine franche de la population nourrit envers les politiciens malheureusement car, si au même moment, nous politiques, nos discours tournaient autour de nos programmes et propositions, on pourrait comprendre mais nous sommes pour la plupart dans des attaques crypto-personnelles d’un côté et dans le rejet et condamnation de nos instituons de l’autre. C’est à se demander dans quel pays sommes-nous ?
Faites-vous allusion à la dernière sortie d’une certaine opposition ?
Mouhamed Ben Diop : Je n’ai pas besoin de parler en filigrane et je condamne ces sorties et d’ailleurs je les soupçonne de jouer le jeu du pouvoir. Mr Ousmane SONKO pour ne pas le citer est complice du pouvoir qu’il dénonce. Il met en avant ses propres problèmes pour combattre le régime existant tout en occultant les réalités socio-économiques que vivent nos concitoyens. Un cas concret : Pensez-vous que ça soit un bon signal de renoncer à la construction d’un marché local parce que les grandes enseignes étrangères qu’il dénonçait tapent aujourd’hui aux portes de sa ville. Pensez-vous que la réponse soit de construire un centre aéré et une piscine ? Qui va aider les populations locales à écouler leurs produits ? J’attendais plus de combativité en rapport avec ses déclarations antérieures mais malheureusement il ne fait pas mieux que celui qu’il dénonce qui ne construit que des stades et autres dixit. Rares sont ceux qui osent dénoncer ses dérives et parce que je suis rattaché à cette ville que je ne me tairai pas. Ziguinchor regorge une potentialité agricole immense qu’un marché local avec toutes les commodités ne serait jamais de trop pour les populations.
Je ne peux pas être tendre avec lui car nous sommes de la même génération et dénonçons plus ou moins cette politique stagnante de nos économies depuis nos indépendances et nous n’avons pas 60ans. Nous nous devons d’incarner cette alternance générationnelle, la vraie, avec une nouvelle manière de faire de la politique. C’est parce que nous connaissons les priorités de notre société que nous nous sommes engagés avec une vision claire et objective de ce que nous voulons faire de notre pays, notre continent.
Et Mr Idrissa Seck ?
Mouhamed Ben Diop Pardon, je parle d’alternance générationnelle. Il nous appartiendra d’en tirer les bonnes leçons sur les actes de nos ainés. J’ai beaucoup de respects pour Mr Seck mais on ne va pas faire du neuf avec vieux sur ce coup-ci pas en 2024 inchAllah.
Président Diop allez-vous répondre à l’appel du président Macky Sall et participer au dialogue national
Mouhamed Ben Diop : Vous parlez de dialogue ! Mais avec qui ? Pourquoi faire ? Non je ne participerai pas à un dialogue pour lequel on nous parle déjà de deal et de compromis entre les acteurs, avant même l’ouverture des débats. Entre l’Ami qui est devenu l’ennemi et l’ennemi qui devient l’ami intime…c’est bon il est temps de siffler la fin de la récréation et respecter les sénégalais une fois. Comme si nous avions un problème de choix de leaders ! Ma formation politique ne validera pas une énième forfaiture qui ne pose aucun acte en direction de la population. Nous ne poserons aucune condition car n’étant pas partie prenante à cette foire verbale ! Si le but est de valider les conditions de participation à la prochaine présidentielle de 2024, nous avons un outil qui s’appelle « le code électoral » pour le faire avec une « Assemblée Nationale » et une autre institution qui s’appelle « conseil constitutionnel » pour superviser et valider tout cela. Déjà l’opposition s’entredéchire pour des raisons autres que le combat pour lequel nous souhaitons l’adhésion et la confiance des sénégalais, le pouvoir lui rit sous cap car surfant sur nos positions pour nous discréditer à la face du monde. Ne changeons pas les priorités ni la réalité. Le président Macky Sall a échoué lamentablement sur le plan socio-économique et doit partir. S’il se glorifie d’avoir doublé son budget en 11 ans, le sénégalais n’a jamais autant eu faim qu’aujourd’hui. Le coût de la vie sous le président Macky Sall a suivi la courbe exponentielle de son budget.
Jamais il n’aura autant investi dans un secteur comme l’agriculture sans réussir à nous mettre à l’abri ni atteindre l’autosuffisance en rien. Nous connaissions avec ses prédécesseurs « l’arrivée à la maison de ravitaillement avec tout le nécessaire » à la fin de chaque mois, avec lui, c’est la factorisation de nos repas quotidiens limités à 2 voire 1 jusqu’au thé. Avec plus de 700 Km de cote, manger du poisson est devenu un luxe au Sénégal. Nos enfants étudient dans des abris provisoires et chaque jour nous assistons à des téléthons pour soigner nos malades. Les inondations ne sont pas encore un vieux souvenir et j’en passe pour vous dire si le dialogue était basé sur ça je serai le 1er à signer car le président Macky Sall avec son gouvernement de Toc pour ne pas dire de choc a montré ses limites ! Ça, ça mériterait une concertation nationale afin de bénéficier du capital humain de qualité dont regorge le pays pour mettre en pratique les solutions.
Ne pensez vous pas que tout ceci vise à sélectionner les candidats devant prendre part à la présidentielle de 2024 ?
Mouhamed Ben Diop : Que ça soit le but inavoué m’importe peu dans la mesure où, avec ma formation politique, nous travaillons pour être présent tout en anticipant sur les conditions éventuelles qui seront imposées aux candidats déclarés. Il appartiendra au peuple de choisir celui ou celle en qui il portera sa confiance pour le prochain quinquennat et nous espérons être ce choix.
Quelles sont vos priorités du moment alors
Mouhamed Ben Diop : Continuer notre « Jootayou Pass-Pass » avec les populations afin de partager avec elles nos propositions et visions. Les accompagner du mieux que nous pouvons dans l’amélioration de leur quotidien et surtout leur faire comprendre que l’espoir d’un lendemain meilleur est bien réel. Vous me posiez la question sur la situation socio-économique si nous n’en parlons pas qui d’autre le fera. Où sont nos associations qui défendent nos consommateurs ? Quels sont les combats qu’elles mènent actuellement et les actions ? Et la liste est longue devons-nous continuer à faire parler que « cas politisés » où allons nous enfin nous occuper des vraies problématiques objets de notre engagement ? C’est à cela que j’invite mes concitoyens chefs de parti et ne pas jouer le jeu du pouvoir actuel. Ça ne fera que nous occuper sans pour autant remplir le panier de la ménagère.
Votre mot de la fin Mr le président ?
Mouhamed Ben Diop : Plutôt le celui de la continuité (rires) tout en remerciant les sénégalais pour leur confiance et que nous ne ménagerons aucun effort pour répondre à leurs attentes et hisser enfin le Sénégal au rang qu’il mérite sur le plan africain en 1Er lieu ensuite sur l’échiquier mondial.
2024 c’est maintenant avec Pass-Pass
Dieureudieuf