Depuis près de six mois, et sur votre décision, les frontières de votre pays demeurent fermées avec deux de ses six voisins : le Sénégal et la Guinée-Bissau. Pourquoi cette mesure, pénalisante pour la libre circulation, perdure-t-elle ?
Cela fait un moment que, comme à l’époque où Senghor et Sékou Touré s’affrontaient, toutes les tentatives de déstabilisation de la Guinée viennent du Sénégal.
Le président Macky Sall m’ayant assuré qu’un tel projet n’entrait aucunement dans ses intentions, je lui ai proposé d’organiser des patrouilles mixtes à la frontière pour empêcher les infiltrations d’éléments hostiles. Cela ne s’est pas fait.
J’ai donc demandé à mon ministre de la Défense de formuler de nouvelles propositions. Nous avons déjà rouvert notre frontière avec la Sierra Leone, il n’y a pas de raison que celle avec le Sénégal reste indéfiniment fermée.
Je n’ai, à titre personnel, aucun problème avec ce peuple frère, dont l’élite m’a soutenu quand j’étais en prison. Je suis totalement ouvert à la coopération, mais la sécurité de la Guinée passe avant tout.
Extrait interview avec Jeune Afrique