L’homme d’affaires Abdoulaye Sylla a décidé de porter plainte devant le procureur de la République contre des personnes non citées pour faux et usage de faux dans des documents administratifs. Il a été accusé d’avoir fait sortir du territoire national 2700 kilogrammes d’or en février 2021, en utilisant un jet privé, accompagné d’un ordre de mission signé par le Président Macky Sall, ainsi qu’un manifeste sur lequel son nom était imprimé. M.Sylla a souligné des irrégularités sur les documents incriminés et de l’usage qui en a été fait dans le seul but de nuire à sa personne.
Suite à sa convocation à la Dic, la semaine dernière, dans une affaires de lingots d’or, Abdoulaye Sylla, DG d’ECOTRA porte plainte pour faux et usage de faux. Il a, ainsi, adressé une lettre au Procureur de la République dans laquelle il a détaillé cette affaire.
Après l’affaire des 27 000 kilogrammes d’or sortis du pays par jet privé dans laquelle il a été cité, Abdoulaye Sylla, Dg d’Ecotra, est sortie de son mutisme. « J’ai été convoqué le vendredi 20 Septembre 2024 à 09 heures, par le Chef de la Brigade des Affaires Générales (BAG) de la Division des Investigations Criminelles (DIC), dans ses locaux sis au Palais de Justice de Dakar, convocation à laquelle j’ai déféré, assisté de mes avocats », a-t-il rappelé dans une lettre adressée au Procureur de la République. « Alors qu’aucune prévention ne m’a préalablement été notifiée, il m’a été donné d’apprendre au cours de l’interrogatoire, qu’il m’est imputé d’avoir fait sortir du pays une quantité d’environ deux mille sept cents kilogrammes (2.700 Kg) d’or sur la base d’un ordre de mission signé par le Président Macky Sall par Jet-privé de Dakar à Dubaï en passant par Paris (Orly) courant Février 2021. Outre cet ordre de mission que je venais de voir pour la première fois de ma vie, ils m’ont montré un manifeste (ou Lettre de transport aérien) au nom d’ECOTRA », explique-t-il.
M. Sylla de rappeler que même s’il n’a pas pu obtenir des enquêteurs une copie du dossier, il est en mesure d’affirmer que ces documents « sont des faux manifestes ». « Il s’y ajoute qu’il est de notoriété publique que de fin Décembre 2020 jusqu’au mois de Juin 2022, j’étais hors du Sénégal en raison des difficultés et obstacles rencontrés dans l’exécution de mes activités industrielles du fait des abus perpétrés par l’ancien régime pour anéantir toutes mes activités économiques », se défend-t-il.
D’ailleurs, poursuit ce dernier, la production de la copie de ses passeports et les vérifications faites par les enquêteurs auprès de la police des frontières, en pleine audition, « ont suffi à démontrer le caractère fallacieux desdites accusations ».
« Compte-tenu de l’irrégularité qui entache les documents incriminés et de l’usage qui en a été fait dans le seul but de nuire à ma personne et à mes intérêts (le tapage médiatique que cette audition a provoqué depuis lors et les comptes rendus parfois biaisés d’une certaine presse ont fini de ternir mon image et mon honorabilité), et intrigué mes partenaires internationaux car aujourd’hui les règles de la compliance sont une exigence pour mener des activités économiques sur le plan international », fait-il savoir. Ce qui le pousse à saisir d’une plainte le Procureur de la République « afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire » qui, selon lui, a failli paralyser définitivement ses activités industrielles « tant au niveau national qu’à l’international ». « C’est au regard de l’extrême gravité de ces faits qui sont loin d’être avérés, mais surtout adossés à des documents dont le manque de sincérité et l’altération sautent à l’œil nu du profane, qu’au nom de la société ECOTRA SA et en mon nom, je porte plainte pour faux et usage de faux, faits prévus et réprimés par les articles 132 et suivants du Code pénal ainsi que pour toute infraction que l’enquête établira, contre toutes personnes ayant confectionné ou usé de ces documents destinés à me nuire et demande à ce que justice soit rendue avec la plus grande rigueur », indique ce dernier.
A. Saleh