L’académie de Kaffrine a enregistré des performances en 2020, mais un chiffre reste préoccupant : 41.000 élèves de la région n’ont pas d’état civil.
La revue régionale annuelle de l’Éducation et de la Formation de Kaffrine a réuni, hier, tous les acteurs du secteur. Élus, enseignants, parents, syndicats, société civile, élèves, partenaires financiers, autorités administratives et académiques ont assisté à la rencontre. Une forte mobilisation saluée par l’inspecteur d’académie qui a présenté un rapport du bilan 2020 «globalement satisfaisant». Tous les indicateurs ont été boostés avec des chiffres à l’appui, a dit Aboubacry Sadikh Niang.
Le taux d’admission au Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) passe de 34,60 % en 2019 à 65,10 % en 2020. La même tendance a été notée au Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) avec un taux de réussite de 89,52 % en 2020 contre 74 % en 2019.
Le Baccalauréat n’est pas en reste aussi. Selon les statistiques, l’examen a vu la région enregistrer 42 % de réussite en 2020 contre 38 % en 2019. Cerise sur le gâteau, Kaffrine a obtenu pour la première fois de son histoire 80 mentions en 2020 contre 59 en 2019.
«Tout cela montre les avancées notées et les efforts réalisés pour améliorer la qualité des enseignements/apprentissages, l’accès et la gouvernance du système», s’est félicité Aboubacry Sadikh Niang, l’inspecteur d’académie. M. Niang n’a pas manqué de relever, toutefois, «des difficultés réelles» dans la prise en charge de la petite enfance ; «un sous-secteur plombé par le manque d’infrastructures et le déficit d’enseignants».
Aussi, le nombre d’élèves sans état civil préoccupe la communauté éducative de Kaffrine. En tout, 41.000 enfants scolarisés recensés dans les quatre Inspections d’éducation et de formation (Ief) de la région n’ont pas été encore enregistrés à l’état civil à la naissance. «C’est inadmissible et cela nous interpelle tous», a commenté Tiguida Wagué, l’adjointe au gouverneur chargé du Développement.
«Il nous faut résoudre le plus vite cette situation», renchérit Samba Guèye, le président régional des parents d’élèves. L’inspecteur d’académie a fait savoir que deux brillantes filles de Malem Hodar n’ont pas pu intégrer «Mariama Bâ» de Gorée en octobre 2020, faute d’état civil.
«Cette situation a été dure pour la famille et pour nous tous de voir ces filles recalées pour cette raison», a-t-il déploré. Aboubacry Sadikh Niang a profité de la rencontre pour annoncer une régularisation en masse de ces «enfants sans papiers» grâce au soutien de l’Unicef et du Président du Tribunal de grande instance de Kaffrine.