Le RDSES ne saurait se prononcer sur la situation de l’Emploi au Sénégal à la suite du conseil présidentiel, sans pour autant rendre un vibrant hommage à Maître Alioune Badara CISSE dit ABC pour son soutien inlassable au regroupement depuis les premières heures de sa création en 2011. Il était soucieux du devenir des jeunes diplômés, très pragmatique à travers ses actions et une parfaite illustration d’un homme Etat accompli. Nous prions pour le repos bien mérité de son âme au Paradis.
En effet, faire une lecture de la situation de l’emploi après le 22 avril 2021 semble perplexe avec les dysfonctionnements conceptuels et opérationnels. Par contre, il semble impératif de s’y atteler pour attirer l’attention des autorités et prendre l’opinion à témoin. D’abord, le regroupement se félicite de certaines initiatives et actes posés, notamment par la Direction de l’emploi et celle de l’insertion même si la mise en œuvre doit être plus efficient.
Parallèlement, le Ministère de la culture en octroyant des contrats aux animateurs culturels pose un acte louable mais leur recrutement tarde encore. Dans cette perspective salutaire, s’ajoute l’attribution des charges aux 22 notaires du concours de 2013 et la signature de leurs arrêtés d’aptitude, de même que la décision du Ministre de la Justice informant la chambre des notaires sur l’organisation du concours d’ici novembre.
Cependant, nous marquons notre désaccord concernant le nombre de places qui est de 25 dont 15 directs et 10 professionnels réservés aux personnes issues de leurs cabinets. Nous rappelons au Ministre que l’ouverture des autres concours notamment celui des huissiers et commissaires-priseurs de même que le recrutement de l’intégralité des 16 huissiers stagiaires de 2017 ayant fini leur formation en janvier 2020. Le sort des éducateurs spécialisés dans désarroi total (10 ans au chômage), en attente d’un recrutement hypothétique reste préoccupant.
La situation du barreau (profession libérale), nous inquiète car l’examen d’entrée organisé depuis plus 6 mois est sans résultats alors que dans la même période, le CFJ a organisé le concours de la magistrature et les admis ont déjà démarré leur formation depuis plusieurs mois. Dès lors, nous alertons sur le nombre car nous risquons de nous retrouver avec 25 admis sur plus de 900 candidats alors que le barreau demeure un examen.
Le recrutement de 5425 jeunes dans la fonction publique qui a été annoncé depuis 2018 reste toujours une grande promesse et le constat amer c’est que les recrutements se font en catimini dans la FP ou sur des bases clientélistes même si celui des agents de la santé est à saluer. L’accès au financement reste encore un calvaire pour les jeunes porteurs de projets et aux entrepreneurs qui ont besoin d’être accompagnés. Ainsi nous nous posons des questions légitimes sur ce qu’est devenu notre tissu industriel et le secteur privé qui sont les locomotives de l’emploi.
Pour des raisons de transparence, nous demandons la publication de l’état d’avancement des recrutements lancés, fustigeons la manière troublante dont le recrutement des 5000 enseignants s’est déroulé et les décalages inexpliqués entre les directives fixés par le Président de la République et la matérialisation par ses différents services d’exécution.
En somme, le programme « XEUYU NDAW GNI » reste une promesse, toutefois une promesse ne satisfait jamais des besoins ponctuels d’une jeunesse désœuvrée s’adonnant à de nouvelles occupations pari foot, chak-chak, favorable à toutes formes de dérives pour survivre.
Dakar le 09/09/2021
Yves NZALE
Coordonnateur RDSES