Paris, France : Dans un monde où la mobilité s’intensifie et où les risques liés à la circulation routière demeurent une réalité, les mécanismes de solidarité nationale prennent une place capitale. C’est dans cet esprit que M. Idrissa Samb, administrateur du Fonds de Garantie Automobile du Sénégal (FGA), accompagné du Pca Sidy Bara Fall, a effectué une visite d’imprégnation et de benchmarking au Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires de dommages (FGAO) à Paris.
Cette mission, à la fois technique et humaine, visait à mieux comprendre l’organisation d’un dispositif similaire en France, dans l’objectif de tirer des enseignements utiles au renforcement du système sénégalais. Les échanges ont été francs, constructifs et porteurs d’avenir. Le Fonds de Garantie Automobile du Sénégal, tout comme le FGAO français, a pour vocation première de venir en aide aux victimes d’accidents de la circulation lorsque les auteurs sont non assurés ou non identifiés. Une fonction sociale d’une importance cruciale dans des sociétés où l’assurance reste, parfois, un luxe inégalement réparti.
Mais si les deux structures partagent une mission fondée sur la solidarité nationale, leur champ d’intervention et leurs moyens d’action présentent certaines différences notables. Le FGAO en France repose sur un modèle institutionnel bien établi, avec une structuration solide et un mode de financement principalement assuré par une contribution prélevée sur chaque contrat d’assurance souscrit par les usagers. Cette contribution obligatoire permet au Fonds de disposer de ressources prévisibles, stables, et adaptées aux besoins des victimes.
Le Fonds sénégalais, quant à lui, fonctionne sur un principe similaire mais avec des ressources plus limitées et des contraintes structurelles propres à son environnement socio-économique. Cette visite a donc permis de réfléchir à des pistes d’évolution en matière de gouvernance et de financement durable du fonds sénégalais. L’un des points marquants de cette mission a été la découverte de l’étendue du champ d’action du FGAO. En plus de la prise en charge des dommages corporels, comme au Sénégal, le FGAO couvre également les dommages matériels, ce qui n’est pas encore le cas dans le système sénégalais.
Autre différence significative : en France, le FGAO accompagne certaines victimes dans leur réinsertion professionnelle. Il s’agit là d’un pan essentiel de la reconstruction post-accident qui va au-delà de l’indemnisation financière. Cet accompagnement holistique permet de redonner espoir, dignité et perspectives à des personnes parfois durement frappées par le sort. Le FGAO prend également en charge les victimes résidant en France et dans l’ensemble de l’espace européen, ce qui témoigne d’une capacité d’action transfrontalière intégrée au sein de l’Union européenne. Une configuration rendue possible par des accords multilatéraux et un cadre législatif harmonisé.
Au Sénégal, le Fonds est encore limité au territoire national, mais cette rencontre ouvre la réflexion sur des mécanismes de coopération sous-régionale, notamment dans l’espace CEDEAO, pour mieux protéger les ressortissants sénégalais en mobilité. Au terme de cette immersion à Paris, M. Idrissa Samb a exprimé sa satisfaction quant à la qualité des échanges et la richesse des enseignements. Il a salué la disponibilité des responsables français et souligné l’importance de telles initiatives dans le cadre d’un renforcement continu des capacités institutionnelles au Sénégal.
Malick Sakho