Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage (Masae) a dévoilé, ce mardi 22 avril 2025, lors d’une journée dédiée au partage de sa nouvelle vision, un ambitieux plan d’insertion professionnelle pour les diplômés 2019-2023 des centres de formation en agriculture et en élevage. Cinq coopératives agricoles communautaires pilotes verront bientôt le jour. « Sachez que vous êtes l’avenir de ce pays. C’est pourquoi j’ai tenu à vous rencontrer pour partager ma vision d’insertion des diplômés de l’agriculture et de l’élevage. L’une des mesures immédiates que je voudrais vous annoncer, est la création de coopératives agricoles communautaires (CACs) dédiées spécifiquement aux diplômés de l’agriculture et de l’élevage pour une phase pilote. Les CACs constituent un instrument approprié de politique agricole, mis en place par la plus haute autorité du pays, son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, Président de la République, pour développer durablement notre agriculture. C’est pourquoi, j’ai proposé votre installation dans cinq coopératives agricoles communautaires pilotes, dans les domaines agricoles communautaires (DAC) et le financement de projets individuels », a annoncé Dr Mabouba Diagne.
A l’en croire, ces coopératives pilotes seront implantées dans des zones stratégiques, avec des spécialisations adaptées aux réalités locales : À Mboro, la coopérative se concentrera sur l’horticulture, les grandes cultures et l’aviculture ; à Nioro du Rip avec une priorité aux grandes cultures, à l’horticulture et à l’élevage ; au Ranch de Dolli où l’accent sera mis sur l’élevage et les cultures fourragères ; en Casamance, pour appuyer l’agroforesterie et les activités horticoles et pastorales et dans la Vallée du fleuve Sénégal où la coopérative se spécialisera dans les cultures céréalières, tout en intégrant l’horticulture et l’élevage.
Au-delà des coopératives, le ministre a également annoncé des financements pour des projets agricoles individuels, afin de garantir une diversité d’approches d’insertion et de soutenir l’esprit entrepreneurial des jeunes formés.
Représentant les quelques 1500 jeunes diplômés issus des centre de formation des 14 régions du Sénégal, Louise Bourko a prôné une approche innovante et durable, pour une meilleure contribution des jeunes déjà diplômés à la souveraineté alimentaire. Aussi, a-t-elle étalé les problèmes auxquels les sortants des centres de formation du MASAE font face tout en réitérant leur engagement « à s’investir dans tous les projets de notre ministère pour relever les défis de Souveraineté Alimentaire et créer de la richesse chez nous, au Sénégal ».
Modou Fall Thioune, CFPA Sangalkam a, quant à lui, exposé la situation qui prévaut dans les Centres polyvalents de formation des producteurs (CPFP) notamment le délabrement des infrastructures, le manque de logistique et d’équipements agricoles, le déficit de formateurs spécialisés. Il invite la tutelle à procéder au « recrutement de formateurs spécialisés pour garantir une formation de qualité et intégrer des modules comme la gestion et l’entretien du matériel agricole, le SHEP, la gestion des risques climatiques dans le conseil agricole et l’agriculture intelligente ».
Modou Fall plaide également pour la « récupération de tous les centres de formation occupés par les forces de l’ordre et autres administrations pour faciliter l’accès des jeunes au métiers de l’agriculture et de l’élevage partout au Sénégal ». Le dernier point et pas des moindres, il demande une « augmentation significative des budgets alloués aux centres et aux structures de coordination, de supervision notamment le BFPA et le BFPE ». « Voilà des questions qui méritent des solutions. Il faudra oser dans la rupture et réinventer la roue », lance-t-il.