Thiéssois d’origine, Ndiaye Dieng Diallo fait partie de ces immigrés qui sont réussi à s’intégrer dans leur pays d’accueil. Notre rédaction est allée à la rencontre du président de la protection civile de Parabiago, ville italienne avec environ 26 400 habitants et située dans la province de Milan. Entretien.
Comment êtes-vous arrivé à ce poste de responsabilité ?
Permettez-moi tout d’abord de transmettre mes salutations les plus cordiales à vos lecteurs et lectrices. Je m’appelle Ndiaye Dieng DIALLO plus connu sous le nom de Kao Diallo, je suis sénégalais originaire de Thiès. Pour revenir à votre question je suis entré comme bénévole au bout de trois ans, je me suis présenté comme candidat conseiller à l’assemblée générale, grâce au bon dieu j’ai été élu conseiller dans le conseil d’administration.
J’ai fait deux mandats dans le conseil d’administration et lors des élections de l’année 2019 j’ai présenté ma candidature à la présidence. Je remercie le bon dieu car le conseil d’administration à l’unanimité m’a élu comme président. Aujourd’hui j’en suis à mon deuxième mandat après les élections d’avril 2022.
Voilà monsieur Sakho mon parcours.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser à la protection civile ?
Au Sénégal j’étais travailleur social dans un programme de développement de l’enfant et de la famille affilié à l’ONG Christian Children Fund donc vraiment impliqué dans le social et dans la vie des personnes dans le besoin.
En avril 2009 regardant le journal de 20h on nous montre le tremblement de terre de l’Aquila et je vois des hommes et des femmes en tenue qui aidaient la population, j’entends parler de la protection civile et j’ai moi aussi eu l’envie d’aller aider cette population dépassée.
C’est dans ce contexte que je suis devenu bénévole de la protection civile.
L‘Italie a été très touchée par la crise du COVID quelle est la situation actuelle ?
Le suivi de l’épidémie de cas de covid 19 en Italie s’effectue à travers deux flux de données :
– le flux de données agrégées envoyé par les régions et coordonné par le ministère de la santé, avec le soutien de la protection civile et de l’institut supérieur de la santé pour collecter des informations en temps opportun sur le nombre total de tests positifs, de décès, d’hospitalisations et d’admissions dans chaque province d’Italie.
– le flux de données individuelles envoyées par les régions à l’institut supérieur de la santé (surveillance intégrée Covid 19, ordonnance 640 de la protection civile), qui comprend également des données démographiques, les comorbidités, l’état clinique et son évolution en cours.
Si nous nous basons sur ces données nous pouvons dire que la pandémie a pris du recul en Italie. Nous sommes passés de millions de cas au début de la pandémie à 18822 à la date du 1er juin 2022.
Quel est le travail de la protection dans la lutte contre la pandémie ?
Au cours des deux dernières années, la protection civile a fourni l’intervention la plus longue et la plus massive de son histoire. Dans un premier temps la protection civile a renforcé et soulagé le personnel soignant en réalisant des missions d’assistance, de triage et de contrôle d’accès.
La protection civile a également mis en place des hôpitaux d’urgence, des stations de diagnostic du coronavirus et des permanences téléphoniques pour la population. Elle a collaboré à la recherche des contacts et fourni des services de transport et logistique.
Dans un deuxième temps la protection civile a été déployée pour mettre en place et gérer des centres de vaccination et constituer des équipes mobiles de vaccination. La protection civile a aussi participé à la distribution de denrées alimentaires pour les personnes dans le besoin et en quarantaine. Pendant la pandémie, la protection civile s’est avérée être un outil fondamental pour protéger la population.
De par votre expérience en Italie, peut-on dire que la donne est en train de changer ? Les Italiens commencent-ils à croire aux compétences des étrangers ?
A mon humble avis ce ne sont pas les italiens qui doivent croire aux compétences des étrangers, ce sont les immigrés qui doivent s’intégrer dans la communauté italienne et démontrer leurs compétences.
Aujourd’hui nous avons des étrangers qui émergent dans presque tous les secteurs de la société italienne, je pense que cela sera encore plus facile avec ce que nous appelons la troisième génération c’est à dire nos enfants qui sont nés ici et qui fréquentent les mêmes écoles que les enfants italiens. Pour terminer je voudrais juste dire que sans l’intégration dans la société il sera difficile de faire valoir nos compétences.
Par rapport à l’expérience que vous avez acquise, quelle appréciation faites-vous de la protection civile sénégalaise ?
Au Sénégal nous avons la direction de la protection civile qui est chargée d’assurer la protection des personnes ainsi que la conservation des installations, des ressources et des biens publics, elle a des attributions du ministère de l’intérieur.
Je pense qu’au Sénégal il y a un projet de création de l’agence nationale de la protection civile et en cas de création par M. le président de la république, la structure devrait permettre d’apporter une réponse durable aux besoins liés à la protection civile : la réduction des risques et la coordination de l’action humanitaire.
Il y a quelques jours onze nouveaux nés ont péri à l’hôpital Mame Abdoul Aziz de Tivaouane. Quel commentaire en fait vous ?
Cette affaire est extrêmement douloureuse, elle a tenu en émoi toute la population sénégalaise. Nous présentons nos sincères condoléances aux familles et surtout aux mamans éplorées. Je crois savoir que le président de la république Macky Sall a ordonné un audit des centres de néonatologie de nos hôpitaux.
C’est là une décision managériale à saluer, en effet cet audit permettra de mettre le doigt sur les insuffisances et appeler à des solutions pérennes qui empêcheront que de tels événements déplorables ne puissent se produire à nouveau.
Entretien : Malick Sakho