Les jumelles Ramatoulaye et Aminata Diaw ont réussi leur bac à l’âge de 13 ans grâce à leur père qui s’est battu pour leur faire sauter des classes à l’école. Mais pour aller étudier à l’étranger en classe préparatoire, le père de famille redoute le précédent Diary Sow.
Une telle réussite à cet âge est inédite au Sénégal. Le record était détenu depuis 2019 par un élève de 14 ans. Auparavant, il fallait avoir au moins 17 ans pour passer les épreuves, selon l’office national du bac. Aminata et Rama Diaw, nées le 8 octobre 2007, viennent de décrocher leur diplôme à Yeumbeul, banlieue populaire de Dakar, dans leur lycée, réputé comme un établissement d’excellence. Dans la même classe, elles ont réussi au premier tour dans une série scientifique, avec les sciences de la vie de la terre pour dominante.
« Nous étions stressées. Nous devions réussir pour notre famille, surtout notre père qui a tout fait » pour qu’elles en arrivent là, explique Aminata en compagnie de sa soeur, leur mère Marie Dial Diop Diaw et leur père Demba Diaw. Celui-ci, administrateur civil à la retraite, affirme s’être « rendu compte qu’elles avaient une intelligence précoce ». Il leur a fait sauter des classes et donner des cours à la maison.
Les nouvelles bachelières disent attendre le résultat du concours d’entrée dans une école polytechnique réputée à Thiès pour pouvoir suivre une formation en génie civil, comme leur père.
L’Etat sénégalais leur a offert une bourse pour des études en classe préparatoire à l’étranger mais leur père dit avoir décliné, en invoquant leur jeune âge et le précédent de Diary Sow. La disparition de Diary Sow, distinguée meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019 et inscrite en classe préparatoire au prestigieux lycée parisien Louis-Le-Grand, avait mis le Sénégal en émoi début 2021. Elle était réapparue au bout de plusieurs jours, avait évoqué des raisons personnelles, et est depuis revenue au Sénégal.
Le président Macky Sall a salué la performance des jumelles bachelières mardi à Dakar lors d’une cérémonie, destinée à récompenser les meilleurs élèves du Sénégal, dont elles étaient ses « invitées spéciales ».
« L’Etat vous apportera tout le soutien nécessaire à la poursuite de vos études », a-t-il promis. La rançon de la précocité ? « Nous ne pouvons plus être tranquilles. Tout le monde nous suit. C’est bizarre », confie Aminata.
LeSoleil