L’ancien Président de la République tanzanienne, Julius Nyéréré aimait dire que le « mal de l’Afrique est une trilogie : la faim, la maladie et l’ignorance ». Et c’est dans la recherche de solutions durables à cette trilogie du mal africain que des milliers de jeunes bravent chaque année mers et déserts pour aller vers d’autres horizons où ils espèrent trouver de meilleures conditions de vie tant pour eux que pour leurs familles. Aujourd’hui, les initiatives portées par des fils et filles du vieux continent visant à mobiliser ressources et compétences en vue de hisser l’Afrique au concert des continents développés se multiplient et se diversifient.
C’est dans ce cadre qu’est né « l’Italia-Africa Business Week » qui, du 16 au 17 novembre 2022, organisait sa sixième édition à Rome sur le thème : « Africa next generation : the challenge of green and digital transformation ». L’IABW est une instance de vulgarisation et de mise en synergie des actions mais aussi de rencontre et de mise en relation des acteurs du développement. L’Association Di.s.so (Diaspora senegalese per lo Sviluppo e la Solidarietà» a eu l’honneur d’être invitée à partager son expérience au panel dont le thème était “ Diaspora che fa impresa” ( Diaspora qui entreprend).
Di.s.so, faudrait-il le rappeler, est une organisation qui s’est orientée depuis sa création vers la Coopération et la promotion de l’entrepreneuriat de la Diaspora. Elle cherche à travers ses activités menées tant en Italie qu’au Sénégal à participer à l’atteinte d’un des principaux objectifs du Projet de document de Politique Nationale de Migration du Sénégal de 2017 à savoir : « assurer une gouvernance efficace de la migration et maximiser les bénéfices de la migration pour un développement durable ». Voilà pourquoi Di.s.so, dans la politique de communication n’a jamais eu de cesse à appeler nos gouvernants à passer de la gestion des migrations à une gouvernance des migrations. Cette gouvernance doit être définie à l’issue de larges concertations menées dans un cadre institutionnel impliquant tous les acteurs qui interviennent dans le domaine des migrations nationales et/ou transnationales.
Il reste évident que la non-participation de la diaspora à cette instance serait une grosse entorse qui se fera inéluctablement sentir dans la mise en applique de la politique de gouvernance des migrations. Fort de cette conviction, l’engagement de Di.s.so a toujours été ferme à toute les initiatives orientées vers une meilleure organisation de la diaspora sans laquelle elle aura difficilement voix au chapitre dans les sphères de prise de décision portant sur le phénomène migratoire. Pour ce qui concerne la mobilisation des ressources, Di.s.so a mis en place la plateforme Di.s.so Entreprendre qui est un espace d’échanges d’idées, de conseil, d’encadrement, d’orientation, de partage d’informations et de bonnes pratiques dans le cadre de la promotion de l’entrepreneuriat.
C’est aussi un espace d’interconnections pour lutter contre la marginalité de l’entrepreneuriat de la diaspora par la mise en synergie ses ressources humaines, matérielles et financières. De par sa structuration et son mode opérationnel, elle se présente comme un outil efficace dans l’activation des soutiens émotionnels collectifs qui sont de véritables stimulants pour les néo-entrepreneurs victimes de la déception et/ou du découragement. A’ la suite d’une analyse approfondie sur la situation actuelle des pays africains, la plateforme « Disso Entreprendre » a choisi d’encourager davantage l’entrepreneuriat agricole et ceci pour trois raisons principales. C’est d’abord la démographie galopante des pays africains. Ensuite la réduction des espaces agricoles et enfin l’accentuation de l’insécurité alimentaire. I
l apparait évident que face à un tel contexte, il convient de développer une approche qui permet de produire plus, de protéger l’équilibre écologique et de garantir la rentabilité des espaces agricoles. Pour ce faire, la diaspora doit s’approprier vite de la nouvelle culture entrepreneuriale largement dominée par les outils numériques. Cela nous semble d’autant plus important que ces instruments favorisent l’accélération de la transformation des modèles par une nette amélioration de l’accessibilité, une plus grande précision des données contribuant ainsi à une rationalisation des décisions. L’instrument digital permet le traitement et l’analyse instantané des données et peut, au besoin, proposer conseils et/ou préconisations.
Dans un contexte fortement marqué par les changements climatiques, l’instrument digital renforce considérablement nos capacités d’adaptation et d’anticipation. En définitive « l’Italia-Africa Business Week » est un baromètre pour mesurer le degré d’engagement et le niveau de préparation pour tout membre de la diaspora africaine qui aspire à apporter sa contribution à l’édifice d’une Afrique debout, forte et dynamique. En outre, il se présente comme un cadre propice à l’éclosion d’une diaspora de l’innovation technologique et résolument engagée à ne ménager aucun effort pour mettre l’Afrique sur les rampes de l’émergence.
ADAMA GUEYE Président Di.s.so