La bataille du renforcement du pouvoir d’achat, la revalorisation salariale, de la révision des conventions collectives au profit des travailleurs, ne peut être remportée dans l’unité syndicale. C’est en tout cas l’avis de Mamadou Dramé, secrétaire général de l’union des syndicats démocratiques du Sénégal (USDS), une centrale affiliée à la fédération syndicale mondiale et membre du bureau Afrique Francophone. « Les conventions collectives sont au frein quand on sait que notre difficulté réside dans la vision politique qui nous soumet à la déréglementation des dispositions juridiques », indique-t-il.
Selon lui, les travailleurs sont obligés avec leurs organisations syndicales de tisser les liens, de créer des conditions unitaires pour faire face à ces déréglementations. « Notre devoir, au-delà de la défense des intérêts des travailleurs, réside aussi dans la capacitation de nos responsables, des délégués de personnels, mandats pour conduire le besoin des travailleurs », recommande Mamadou Dramé. Dans son invite, il soutient que le renforcement du pouvoir d’achat et la revalorisation salariale doivent demeurer un des piliers de l’amélioration des conditions de vie.
« Le code du travail doit être revu et adapté selon les besoins du monde du travail. N’oublions pas les problèmes des inspecteurs du travail face au volume du travail du les attendent. Le contrôle doit se faire au quotidien et les dispositions administratives ne doivent plus attendre. Il faut renforcer les prérogatives et des décisions des inspecteurs par rapport aux problématiques qui se posent », propose-t-il.
Plus loin, Mamadou Dramé soutient que leur responsabilité, en tant que syndicalistes, consiste à renforcer le dialogue social. « Un soubassement, dit-il, permettant au monde du travail, en l’occurrence le patronat, les travailleurs, les gouvernants à avoir un comportement qui puisse permettre aux uns et aux autres d’avoir une démarche gagnant-gagnant par rapport à leurs problèmes ». « Le 1er mai 2024, comme de coutume, nous avions transmis nos cahiers de doléances au président de la République. Ces cahiers traduisent les revendications, qui tournent autour de la situation de l’inflation dans notre pays. La fête, en tant que telle, est un moment d’évaluation pour les travailleurs dans le cadre de leurs conditions de vie et de travail », conclut-il.