La migration du latin « migratio » qui signifie passage d’un lieu à un autre, est un transfert permanent ou temporaire d’une ou de plusieurs personnes vers un lieu différent de son lieu d’origine.
Avant l’apparition des moyens modernes de transport: trains, avions, voitures, bateaux, les migrations étaient locales voire régionales car les hommes se déplaçaient à pied ou à dos d’animaux. En dehors de leurs bagages matériels, ils portaient aussi un fardeau virtuel: langues, cultures, technologie, religions etc.
C’est une source d’enrichissement et d’échanges culturels mais aussi sources de conflits sociaux entre arrivants et autochtones. Les raisons qui poussent certaines personnes à quitter leurs pays, régions ou villes d’origine sont multiples et diverses et déterminent le profil du migrant.
– raisons professionnelles pour qui laisse son milieu natal pour motif de travail et d’études
– raisons politiques pour l’exilé ou le réfugié en contradiction avec le régime politique en place
– raisons de sécurité et catastrophes naturelles quand le pays est en guerre ou confronté à des catastrophes naturelles: tremblements de terre. Inondations, sécheresse et est abandonné par ses habitants pour raisons de sécurité et d’intégrité physique.
– raisons familiales quand l’immigré légalement résidant par regroupement familial est rejoint par sa femme et enfants.
– raisons fiscales, des personnes assez fortunés abandonnent leur pays pour se réfugier dans des paradis fiscaux.
Cependant la raison principale est celle économique et concerne la grande majorité des migrants, ce sont des personnes qui fuient la pauvreté pour chercher fortune ailleurs en vue d’améliorer leur niveau de vie et de leur famille. Les migrations humaines se divisent en trois phases en tenant compte de l’évolution de l’histoire humaine.
– Dans la période préhistorique, selon des études toujours discutées et discutables, le genre humain provient d’une unique région de l’Afrique. Au cours des siècles des êtres humains se sont déplacés de l’Afrique vers les autres continents assumant par mutations génétiques et de sélection naturelle la forme physique adaptée du climat local.
– Dans la phase historique, le plus grand exode accompli par les hommes est la déportation des esclaves noirs vers les Amériques. Entre 1599 et 1870 par le système du commerce ces noirs étaient la main d’œuvre forcée dans les plantations de café, de coton et de canne à sucre.
– L’immigration moderne et contemporaine est la plus importante, la plus diversifiée et la plus compliquée. Elle est liée à la naissance du capitalisme et de la grande industrie et ses besoins énormes en main d’œuvre que la population occidentale ne pouvait pas fournir en raison d’une croissance démographique toujours plus faible et négative.
A partir de 2008, la crise économique a interrompu cette longue phase de croissance économique et d’emploi impliquant une énorme main d’œuvre d’immigré; c’est le début de la descente aux enfers des étrangers en Europe.
L’arrivée de la production massive des chinois et des pays émergents et la crise financière, énergétique et du travail dans le monde occidental portent l’économie dans les abysses de la crise. L’Europe navigue désormais entre chômage technique et faillite.
Pour exemple dès 2008, 162 000 immigrés avaient perdu leur travail dans le secteur de la construction en Italie. L’Europe n’a jamais pu se relever de cette crise. Tout espoir de reprise économique fut définitivement anéanti à partir de janvier avec la crise sanitaire de la covid-19.
La situation catastrophique des immigrés est accentuée par l’arrivée de milliers de clandestins via la Méditerranée. Entre le total désespoir d’une Afrique surexploitée sans aucune possibilité de travail car ne pouvant pas transformer ses propres ressources sur place; autant le Nigéria exporte son pétrole brut, il en importe en pétrole raffiné, autant pour le Sénégal entre l’arachide et l’huile raffiné ou la Cote d’Ivoire entre le cacao et le chocolat, et la lueur d’espoir de voir revenir des immigrés d’Europe avec plus de bien être pour leurs proches; le choix du jeune africain n’est pas difficile.
Tous les moyens de voyage avec tous les risques à haut degré sont bons pour arriver en Europe; une Europe qui n’arrive même plus à nourrir ses propres enfants. En ce même moments, les immigrés résidants depuis plus de 20 ans vivent le drame de choisir entre l’impossibilité de retourner en Afrique et la grande difficulté de vivre cette » famine » en Europe surtout quand femme et enfants sont impliqués dans le projet migratoire.
Environ 600 sénégalais régulièrement résidants vivent dans la commune de Venise, 70% d’entre eux travaillaient dans le tourisme réduit à zéro par la covid-19: un vrai drame social. L’histoire ne se répète pas mais elle peut bégayer; dans l’histoire des migrations pulaar, pour expliquer le départ du nord vers le sud de l’Afrique avec leurs bétails, Doulo Demba avait dit » kondé rèwo rongkiti ndé worgo hoda » c’est à dire il a fallu que le nord ne tienne plus pour que le sud soit habité. Aujourd’hui encore le Nord (Europe) ne tient plus car totalement anéanti par la covid-19 et cela pour très longtemps.
Que faire pour les étrangers ? Est-ce possible pour la soit disante communauté sénégalaise toujours totalement divisée par des futilités socio-politico-culturelles, n’ayant jamais eu le moindre sentiment d’entre aide communautaire et vivant totalement dans les périphéries de la société européenne de trouver une voie commune à adopter pour sauver nos familles ?
Magatte Simal
Cadees Italie