Une délégation de la Banque Islamique de Développement (BID) effectue une mission de trois jours (22 au 25 juin 2025) dans les régions du Sud et du Centre du Sénégal pour superviser les activités du Projet de Développement de la Chaîne de Valeur du Riz (PDCVR). Cette visite, appuyée par le Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage (MASAE), vise à faire le point sur les travaux en cours et à échanger directement avec les populations locales.
La vallée de Khorine, qui regroupe les communes de Dabo, Dialambéré et Bagadadji, fait partie des sites ayant accueilli la délégation. Sur ses 3 410 hectares, les travaux d’aménagement avancent à un bon rythme. Avec la vallée voisine de Diada, c’est plus de 794 millions FCFA qui sont investis pour transformer durablement ces espaces agricoles.
Dr Wally Diouf, Coordinateur national du PDCVR revient sur les résultats
Plusieurs seuils ont été visités ; ce sont des ouvrages servant à réguler l’eau dans la vallée. Des forages ont été creusés et seront équipés de systèmes solaires afin de permettre l’irrigation en cas d’arrêt des pluies durant l’hivernage, et ainsi assurer la continuité de la production rizicole. Ces forages permettront également de poursuivre l’agriculture après l’hivernage. Enfin, un planage du terrain a été confié à une entreprise pour uniformiser les niveaux et mieux gérer la répartition de l’eau.
Dr Wally Diouf, Coordinateur national du PDCVR a ainsi salué les avancées. « Pendant l’hivernage, il est très difficile pour les populations de quitter un village pour aller vers un autre, parce que c’est des vallées remplies, où même des personnes se noient. Vous avez vu, on a réalisé plusieurs ouvrages qui permettront aux populations de pouvoir traverser, quelle que soit la période de l’hivernage. Ces ouvrages aussi vont permettre de réguler l’eau à l’intérieur de la vallée », expose-t-il. Il assure ainsi avoir pris bonne note des doléances des populations. « Les populations ont demandé un accompagnement en matériel de tracteurs, de récolte, de bataille, mais également de transformation. Je pense que ce sont des doléances qui ne sont pas entrées dans l’oreille d’eau sourde. Tout ce qu’on pourra faire pour accompagner ces aménagements, nous sommes en train de discuter avec le bailleur. Nous continuerons à le faire, mais je suis persuadé aussi que le ministre, très certainement qui est très attaché à une exploitation renforcée de l’agriculture, fera le nécessaire pour accompagner, comme il a l’habitude de le faire, l’ensemble des organisations », rassure-t-il.
Marietou Dabo, adjointe au maire de la commune Dialambéré : « Nous les femmes de la vallée de Khorine, nous sommes très satisfaites parce que nous pensons que nos difficultés maintenant sont terminées »
Marietou Dabo, adjointe au maire de la commune Dialambéré a magnifié l’impact du projet. « Aujourd’hui, c’est une grande fierté de voir aujourd’hui des partenaires qui sont venus ici au niveau de la vallée de Khorine. C’est une fierté parce que s’ils sont venus ici, c’est pour l’autosuffisance en riz. Si la vallée est aménagée, ça va augmenter notre production de riz. Vraiment nous les femmes de la vallée de Khorine, nous sommes très satisfaites parce que nous pensons que nos difficultés maintenant sont terminées. On a vu les bailleurs en train d’aménager on va augmenter, plus qu’on cultivait on va augmenter notre production et on va lutter aussi pour la faim et la pauvreté », fait-elle remarquer.
A l’en croire, celui-ci a grandement contribué à l’amélioration des conditions de vie avec notamment la construction d’un pont. « Nous sommes dans une zone de production pour traverser ces problèmes pour rejoindre la route nationale mais maintenant ils ont fait ce pont là ça va soulager beaucoup de nos problèmes ça a réglé l’enclavement qui était entre nous et la route nationale », souligne-t-elle. La non moins présidente du groupement des femmes et de la coopérative de Dialambéré. Elle plaide pour la dotation des femmes en équipements de transformation du riz, matériel agricole ainsi qu’en infrastructures pour le maraîchage, notamment des périmètres équipés pour les 14 villages de la vallée.
Mamadou Soumaré, responsable des organisations paysannes de la commune de Dabo : « si nous continuons dans cette lancée, avec l’appui des partenaires, avec l’appui du PDC Vert, nous allons atteindre les objectifs »
Mamadou Soumaré, responsable des organisations paysannes de la commune de Dabo a mis en exergue les progrès réalisés en peu de temps : « Aujourd’hui, moi qui vous parle, je n’achète pas de riz. Je suis autosuffisant. Il y en a cinq comme moi qui sont dans le village (…) Donc vous voyez, si nous bénéficions de cet accompagnement, nous pouvons nous assurer que la commune de Dabo va autosuffire en riz », indique-t-il.
Il n’a pas manqué d’étaler les difficultés auxquelles ils font face, notamment le manque d’équipements agricoles adaptés. « Nous sommes dans des difficultés, il faut le reconnaître, qui sont là et qui sont palpables. La première difficulté, c’est d’abord les organisations. Et ça, le projet est en train de réussir. La deuxième difficulté, c’est les équipements. Parce que traditionnellement, les femmes et nous, on avait des dabas qui ne pouvaient pas faire même 10 mètres de superficie. Aujourd’hui, ce que nous souhaitons, c’est d’avoir un accompagnement, un appui dans les équipements, notamment des tracteurs pour emblaver de grandes superficies, des semences de qualité, des équipements de post-récolte pour pouvoir accélérer, notamment la récolte, la transformation, et ainsi de suite.» Selon lui, les infrastructures comme le nouveau pont sont cruciales : « Ce pont ne facilite pas seulement la traversée ; il permet aussi une meilleure gestion des eaux et désenclave toute une zone », expose-t-il les doléances. Mamadou Soumaré est confiant quant à l’atteinte des objectifs. « Nous avons la ferme conviction que si nous continuons dans cette lancée, avec l’appui des partenaires, avec l’appui du PDC Vert, nous allons atteindre les objectifs dans tous les niveaux. Non seulement dans l’autoconsommation, mais dans la commercialisation », dira-t-il.
