Ingénieur financier, Mohamed Ben Diop veut briguer le suffrage des Sénégalais à l’élection présidentielle de 2024. Riche de parcours et titulaire de plusieurs diplômes, notre interlocuteur veut développer le Sénégal avec son programme, notamment par l’agriculture de développement dans toute sa chaîne de valeur inépuisable. Dans cet entretien exclusif avec Senego, le leader du Mouvement « Pass-Pass » revient en détails sur son parcours, ses motivations, sa vision politique et bien d’autres questions sur l’actualité nationale.
Quant à moi, je suis Candidat à l’élection présidentielle de 2024 Inch’Allah.
Je suis né à Dakar à la Cité du Port à côté de l’actuel site de la mosquée Massalikul Jinane, j’ai grandi entre les HLM et Gibraltar, je suis Lébou et Sérère et un pur produit de l’école sénégalaise. Je suis titulaire d’une Maîtrise en Audit Financier et Comptable, d’un DESS en Ingénierie Financière, d’un Master 2 en Finance et Comptable et plusieurs certificats professionnels avant d’entamer une carrière internationale. En France, je me suis renforcé d’un double MBA en Management Risque et Contrôle et en Droit des Affaires et fiscalité internationale et plusieurs certificats professionnels entre autres. Je suis animé par la plus grande et sincère volonté de servir le Sénégal et les Sénégalais, raison de mon engagement.
2- Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel ?
J’ai commencé à travailler très tôt alors que j’étais encore étudiant en école de Management. J’ai passé ma maîtrise disons en alternance, car la société qui m’avait accueilli en stage en année de licence, avait demandé à ce que je revienne pour mettre en place les process que j’avais proposé pour gérer l’administration et les finances. J’ai évolué dans différents secteurs économiques avec une certaine particularité pour le secteur dit de l’informel chez mes parents « Baol-Baol » de la Rue Raffanel, Galandou Diouf que je salue au passage…afin de leur apporter toute l’assistance dont ils avaient besoin au moment où la plupart de mes promotionnaires faisaient leurs armes dans les grandes structures de la place.
J’ai travaillé en Banque, dans de grandes entreprises pour me faire une idée de l’organisation et des orientations notamment, dans la santé où j’ai été secrétaire exécutif de l’amicale des cliniques privées du Sénégal, dans la formation en qualité de Directeur Financier de la 1re université privée de médecine du Sénégal, dans l’industrie et un peu dans l’administration pour accompagner le programme de formalisation des TPE/PME. J’ai représenté le Sénégal dans le cadre de la coopération Sud-Sud dans des séminaires formations un peu partout dans le monde (Japon, Thaïlande, Malaisie…) jusqu’à ce que la France par le biais de l’OFII me propose un visa de circulation afin d’explorer leur marché et d’entamer le processus d’obtention de la carte de séjour « Compétences et talents ». J’avais en poche, au moins 2 propositions d’entreprises françaises.
Néanmoins, ma dernière mission au Sénégal, j’occupais le poste de Directeur Financier dans le cadre du projet de construction de l’aéroport Blaise Diagne pour le compte de MATFORCE.
3- Depuis quand et qu’est-ce qui vous a motivés à entrer en politique ?
Je peux vous dire que la politique a toujours été en moi. J’ai flirté avec la politique active en 1998-2000 qui a abouti à la 1re alternance au Sénégal auprès de feu le ministre d’Etat Djibo Leyti KA paix à son âme. Suite à sa volte-face entre les 2 tours, je m’étais par la suite détourné de la politique même si idéologiquement, il avait raison dans son choix de rejoindre un socialiste à l’époque, mais le contexte public aurait dû lui dicter de suivre le choix du peuple et j’ai comme l’impression que cette même situation s’est répétée avec la décision de M. Pape DIOP.
Ceci nous ramène mon engagement tout en tirant les leçons, sur les choix de nos aînés. Faire de la politique autrement ça ne se décrète pas ! C’est d’abord un état d’esprit tiré d’un long processus d’éducation comportementale. Sans cela, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Faire de la politique est un acte noble et hautement responsable pour celui qui sait en quoi, il s’engage. Il ne s’agit pas encore une fois d’être dans la dénonciation permanente, il faut qu’il ait de la construction, de la sincérité. Nos visions ne peuvent certes pas converger, mais force est de reconnaître que partir d’une base ne pourra qu’optimiser nos propositions. Le plus dur, c’est de partir « from scratch ».
Nous ne sommes pas et ne serons jamais dans cette dénonciation à outrance. D’aucuns la font excellemment bien, alors j’opte pour du concret. Apporter cette valeur ajoutée dans l’amélioration du quotidien des Sénégalais et dans la reconstruction de notre nation. Nous devons aller de l’avant. Toujours écouter le peuple et faire ce pourquoi il nous a choisis. Si nous n’en avons pas encore la possibilité, j’entends dans l’exercice de responsabilités publiques, nous nous devons de proposer aux Sénégalais des axes d’orientations toujours en partant de la base. Je me suis toujours préparé à exercer un jour la plus haute fonction du pays et mes amis proches le savent et cela a beaucoup « drivé » ma vie et mes choix professionnels.
4- Vous avez annoncé, cette année, votre candidature en 2024. N’est-il pas très tôt pour vous ?
Le 12 septembre 2021, j’ai bénéficié d’un accueil populaire inédit dans l’histoire politique du Sénégal pour un leader « inconnu » du grand public. Ce qui constitue en soi, une 1re victoire pour notre parti. Seul Me Abdoulaye Wade candidat en 2000 en avait fait autant et il était mondialement connu. Ceci pour dire que notre discours est bien perçu par la population et nous le constatons de jour en jour. Ma candidature est arrivée à son heure. Vous savez, chaque jour qui passe, des milliers de Sénégalais discutent entre 4 murs des différents maux dont souffre notre pays et finissent toujours par trouver la ou les solutions.
Nous en ressortons, soulagées d’avoir eu la plus brillante idée, mais sans plus. Un an plus tard, rebelote, les idées de l’année dernière, abandonnées sur cette même table, rejaillissent ainsi de suite. Personne ne prendra l’initiative de les mettre en application. Au même moment, les populations souffrent et le pays sombre. Citez-moi un secteur de la vie socio-économique ou culturelle qui ne connaît pas de crise ? Devons-nous rester aphone, sourd ou amnésique ? ? Nous sommes tous politiques autant que nous sommes. Notre différence se retrouve dans notre degré d’engagement. Notre pays a besoin de ses fils et nous avons la lourde responsabilité d’en assurer la gestion ainsi maintenir la chaîne de transmission générationnelle. Non ! il n’est jamais trop tôt pour servir son pays.
Avec toute la lucidité que cela requiert, le constat est simple : nous avons tout qu’il nous faut sauf les leaders que nous méritons véritablement. Le peuple est très en avance sur ses dirigeants. Le mutisme peut parfois être assimilé à une complicité qui ne dit pas son nom. C’est en cela que j’ai pris ma part de responsabilité pour franchir un pas de plus dans mon engagement.
5- Parlez-nous des grands axes du programme que vous proposerez aux Sénégalais ?
Arrêtons-nous sur quelques chiffres : au 4e trimestre de 2021, le taux de chômage au Sénégal a bondi de presque 8 points par rapport à l’année précédente pour avoisiner les 24 % pour une population très jeune avec une moyenne d’âge de 19 ans. Donc une lapalissade de parler de ce chômage chronique alors que nous avons les leviers qui nous permettent d’atteindre le plein-emploi.
Mon acte premier sera orienté vers les populations. J’ai besoin d’une population solide pour enclencher la courbe du développement et l’agriculture sera ma priorité. Nous devons changer cette vision archaïque que les gens ont de l’agriculture et prôner une agriculture de développement dans toute sa chaîne de valeur inépuisable. Presque tout ce qui nous fait rêver et qualifié de luxe, tire sa source dans l’agriculture (la parfumerie, joaillerie…). Nous devons dire la vérité aux Sénégalais. La base de tout développement est dans l’agriculture et que le Sénégal n’a pas de problème de production, mais plutôt de stockage et de transformation et c’est cela qui ralentit notre production. Qui parle d’agriculture, parle de ses sous-secteurs à savoir la pêche, l’élevage, l’agroforesterie, l’aquaculture… pour ne citer que ceux-là.
Notre projet de société s’oriente vers ce plein-emploi rien qu’en mettant en place une réelle politique agronomique à l’horizon 2027. Un exemple concret : Vous saviez qu’en valorisant le fleuve du Sénégal de Diama à Manantali avec une dérivation par les terres intérieures, nous récupèrerions le surplus d’eaux estimé à plus de 20 milliards de m3 et cela permettra la production de plus de 5 millions de tonnes de céréales/an et créera 2,5 à 3 millions d’emplois directs et plus de 5.000 milliards à la louche de retombées économiques c’est-à-dire l’équivalent du budget actuel du Sénégal.
Si un seul secteur peut générer autant d’emplois, ceci confirme que le plein-emploi sera bel et bien à notre portée. Nous définirons les critères d’éligibilités au marché de l’emploi sénégalais et cela renversera la courbe de l’immigration via les bateaux d’infortune où chaque année, des centaines de jeunes, véritables ressources d’une nation, risquent leur vie pour un mirage de l’occident.
Sur le plan environnemental, une politique de reboisement aura un double impact :
• Elle permettra de lutter contre la déforestation et les inondations, renforcer notre pluviométrie et lutter contre la pollution.
• Le 2d impact qui est financier permettra dans le cadre du PPP, de faire payer le programme environnemental par les grands pollueurs
Nous aurons l’occasion de revenir plus en détails sur ces solutions. Voyez-vous, ma seule préoccupation reste la satisfaction des besoins primaires des Sénégalais et cela entraînera la démocratisation de la santé avec un accès pour tous aux structures sanitaires avec une prise en charge automatique des patients, le renforcement de notre système éducatif avec l’intégration des daaras ainsi que la démultiplication des infrastructures routières, ferroviaires et fluviales.
La capitale économique du Sénégal sera transférée à Saint Louis. Dakar restera la capitale administrative et siège du gouvernement et un corridor sera installé entre ces 2 grandes villes pour développer tout le littoral. Kaolack et Ziguinchor verront la modernisation de leur port maritime pour plus d’ouverture vers le reste du monde.
6- Quel commentaire faites-vous des résultats des élections législatives, la remontée de l’opposition, le pouvoir qui perd sa majorité absolue ?
Nous pouvons le qualifier comme nous voulons selon le bord où l’on se trouver, mais la très grande satisfaction à en tirer, c’est que le peuple s’est exprimé et à réaffirmer sa souveraineté. Chez Pass-Pass, nous ne nous trompons pas de cible. Notre politique et notre discours sont exclusivement orientés vers le peuple. Nous devons faire de notre différence une force au service du collectif et en politique, cela passe par une attention spécifique accordée à toutes les couches de la population. Notre discours de rupture fera revenir à coup sûr les abstentionnistes qui à travers leur acte nous envoie un message que nous Pass-Passiens avons bien compris : Servir et ne pas se servir !
Je lance un appel à nos élus de la nouvelle législature de ne pas tomber dans l’égoïsme et la prostitution politique, souvenez-vous d’où vous venez et qui vous a mandaté avant toute prise de décision. Ne commettons pas les mêmes erreurs ! Ce que nous reprochions à nos aînés, n’en faisons pas notre quotidien ; c’est en cela que la rupture sera réelle. Le discours révolutionnaire est dépassé, nous sommes à l’aire de l’IA (Intelligence Artificielle) et tout est dans la méthode. Ce n’est pas en tirant sur l’autre qu’on se soulèvera, regardons l’avenir en face et soyons Maître de notre temps !
7-Quelles sont vos relations avec les partis politiques et les leaders de l’opposition ?
Je n’ai pas de raisons particulières d’avoir des relations autres que fraternelles ! Nous sommes tous sénégalais. Nous voulons la même chose, je l’espère ! Et ma porte est ouverte à tout le monde. Si je me suis engagé en politique, c’est pour servir le Sénégal et les Sénégalais sans distinctions dans le respect des valeurs qui ont toujours été les nôtres et qui sont la devise de notre parti JOOM ; NGOR ; GOREE
8 – Que pensez-vous de ce silence du président Macky Sall sur la question du 3è mandat ?
Alors je ne suis pas porte-parole du président pour parler à sa place. D’habitude quand on n’a rien à dire on se tait ! Alors il est dans son élément. Par contre, évitons de faire l’amalgame entre sa 3e candidature évidente et un 3e mandat. Je ne serai même pas dans une interprétation de la constitution pour dire s’il a le droit ou pas, mais le parti que je dirige se prépare pour cette élection avec comme éventuel challenger le candidat Macky Sall. Je ne ferai pas comme certains en disant Non à sa candidature pour ensuite revenir et dire « Oui, mais… » Encore une fois, le peuple connaît sa force et qu’elle s’exprimera dans les urnes. Je ne veux pas plus de morts qu’on en a déjà connu et il partira comme ces prédécesseurs. Le Sénégal est indivisible et nous sommes tous responsables de sa solidité et de sa stabilité.
C’est l’occasion pour moi de rendre hommage à nos saints hommes qui œuvrent tous les jours pour une paix durable dans notre pays et au-delà de nos frontières. Qu’Allah leur accorde une longue vie et une excellente santé. Je m’incline devant la mémoire des disparus de plus et de trop des inondations de cette année ainsi que des victimes des noyades de jeunes voulant rejoindre l’Europe.
Et pour terminer, sur une note positive, en cette veille de mois de SAFAR Je souhaite à toute la Oummah islamique un très bon Magal de Touba !
Pass-pass en route avec Ben2024. Je vous remercie !
#MohamedBenDiop #Présidentielle