Le Magal 2023 a vécu. Un événement dont la portée est devenue internationale. Sur le plan économique, Touba constitue un poumon pour le Sénégal, à travers cet événement qui convie des millions de fidèles. Toutefois, l’Etat du Sénégal n’en tire pas idéalement profit. Du moins, c’est ce que révèle Mouhamed Ben Diop. Interpellé à ce sujet par la rédaction de SeneNews, il met en exergue les limites du gouvernement quant à l’approche à avoir dans ce sens.
« Le Magal de Touba est devenu un événement majeur dans la vie socio-économique du pays. Encore une fois, un record d’affluence a été noté pour cette année, avec près de 6 millions de pèlerins. Il faut noter les innovations majeures qui sont réalisées chaque année dans l’organisation, aussi bien au niveau du comité du Grand Magal qu’au niveau des dahiras et des associations. C’est l’occasion pour moi de les féliciter, tout en plaidant pour que Touba soit érigé en département avec tout ce que cela comporte comme mesures d’accompagnement », plaide le candidat à la Présidentielle 2024.
Pour Mouhamed Ben Diop, « le Grand Magal engendre de très fortes dépenses cumulées qui sont estimées à près de 350 à 400 milliards, ce qui est une manne financière extraordinaire dans un pays comme le nôtre ; c’est presque l’équivalent de notre facture d’exportation annuelle vers le Mali, qui est le premier client à exporter du Sénégal. La Mairie à elle seule ne peut plus gérer cette grande ville. Elle est la deuxième sur le plan démographique, je dirais même la première ville du Sénégal car comparée à la capitale qui est un ensemble, donc l’ériger en département ne serait que lui reconnaître son vrai statut de ville spéciale ».
Il reste encore à tirer pleinement profit du potentiel économique de l’événement. Selon Mouhamed Ben Diop, « malheureusement, nous sommes un pays fortement dépendant de l’importation de denrées de première nécessité à plus de 70%, ce qui signifie que nous n’en tirons pas assez de ce potentiel. Nous avons tous en mémoire les débats autour de la disponibilité de l’oignon à l’approche du Magal, alors que le pays peut être indépendant sur ce plan. Il nous faudra arriver à renverser la tendance avec une bonne planification pour faire de cet événement, entre autres, un catalyseur de notre économie. L’impact du Grand Magal est mondial, ce qui signifie aussi que sur le plan international, nous assistons à un défilé de vols en provenance des quatre coins du monde, ce qui a un impact sur les taxes aéroportuaires perçues par l’État, mais c’est un bon canal pour encourager le tourisme religieux ainsi que la destination Sénégal ».
« À l’image de La Mecque, le secteur touristique a une grande marge pour faire du Sénégal une vitrine et bâtir tout un écosystème en collaboration avec le comité d’organisation. Par exemple, des visites guidées sur les différentes places mythiques de la ville et d’autres lieux de pèlerinages méconnus du grand public constituent des actions à penser… Sur le plan industriel, c’est un bon apport pour le développement de l’artisanat dans toute sa chaîne de valeur, du couturier en passant par la transformation des centaines de milliers de peaux d’animaux abattus, ainsi que les nombreux articles écoulés en guise de souvenirs », ajoute le leader de Pass Pass.
« Nous le constatons tous, le Grand Magal est aussi une grande foire, pour ne pas dire un grand marché, avec une croissance exponentielle du chiffre d’affaires de bon nombre d’entreprises, jusqu’aux charretiers, ce qui devrait accélérer le développement de la ville de Touba. Toutes les conditions sont réunies pour que cet événement soit un catalyseur pour le développement industriel du Sénégal. Le Grand Magal profite à tout le monde, et nous pouvons et devons bâtir toute une synergie autour des différents événements religieux qui existent au Sénégal en favorisant la production locale », termine-t-il.
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