L’enquête parlementaire lancée à l’Assemblée nationale du Sénégal, suite aux accusations de corruption visant Karim Wade et des députés de son parti, a suscité une réaction forte de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) ce dimanche.
Selon l’Ums, la procédure en cours, qui vise ouvertement deux membres éminents du Conseil constitutionnel, est qualifiée d' »attentatoire au principe de la séparation des pouvoirs » et représente « un précédent dangereux pour l’indépendance de la Justice ». Les magistrats ont exprimé leur « soutien indéfectible » aux collègues du Conseil constitutionnel visés par l’enquête, condamnant vigoureusement cette démarche.
Dans un communiqué de presse, l’Ums a souligné que, conformément à la constitution et à la loi organique régissant le Conseil Supérieur de la Magistrature, aucune commission parlementaire ne peut avoir la compétence d’entendre un magistrat, en particulier pour des faits pouvant être qualifiés pénalement. Ils ont également rappelé que le Conseil Supérieur de la Magistrature est l’organe disciplinaire des magistrats, et que, sauf en cas de flagrant délit, les membres du Conseil Constitutionnel ne peuvent être poursuivis qu’avec l’autorisation du Conseil.
L’Ums a appelé tous les magistrats à soutenir leurs collègues et a rappelé aux acteurs politiques l’impératif de respecter les institutions de la République. Ils ont souligné que les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours, mettant en avant l’importance de préserver l’indépendance de la justice dans le pays.
Fallou SECK