Le ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage a présidé, ce vendredi 30 mai 2025, l’atelier de partage du document de refondation de la politique de recherche et de vulgarisation agrosylvopastorale et halieutique. Face aux défis climatiques, démographiques et géopolitiques, Dr Mabouba Diagne a souligné la nécessité impérieuse d’asseoir une réponse « forte, structurée et souveraine ».
« Notre agriculture est au cœur de nos priorités nationales. Elle représente non seulement un pilier du développement économique — en contribuant à plus de 15 %du PIB — mais elle est aussi un pilier social, puisqu’elle fait vivre plus de 65 % de notre population rurale et constitue le moteur de notre sécurité alimentaire. Cependant, il faut le dire avec lucidité : notre agriculture est aujourd’hui confrontée à des défis majeurs. Les changements climatiques, la pression démographique, la dégradation des sols, la dépendance à l’importation, les crises sanitaires et géopolitiques mondiales, comme la COVID-19 ou la guerre en Ukraine, nous rappellent la fragilité de nos systèmes de production. Face à cette situation, notre réponse doit être forte, structurée et souveraine », a-t-il indiqué.
Il a rappelé l’instruction du Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye relative « à une refondation profonde de notre politique agricole, fondée sur la science, l’innovation et la souveraineté ». « Le gouvernement du Sénégal souhaite un renforcement des efforts de recherche pour un impact fort sur l’offre alimentaire, sur l’augmentation des services écosystémiques issus des ressources naturelles et sur le développement économique et social de notre pays », fait-il savoir.
Le document partagé propose ainsi une transformation systémique de la recherche, « souveraine, territorialisée, inclusive », et mieux articulée avec la formation, la production et la valorisation. « Ce document propose : une révision des fondements juridiques, institutionnels et scientifiques de notre système de recherche ; un repositionnement des acteurs-clés, notamment l’ISRA, dans le paysage de l’innovation agricole ; et surtout, une vision claire : celle d’une recherche agricole souveraine, territorialisée, inclusive et tournée vers la transformation systémique de notre agriculture », a précisé Dr Mabouba Diagne.
De son côté, le Président du Conseil d’Administration de l’ISRA, M. Mbaye Sylla Khouma, a insisté sur le rôle central de l’ISRA dans ce processus. « La recherche ne peut plus être un simple outil d’analyse : elle doit devenir un levier stratégique, au service de la souveraineté alimentaire, de la résilience climatique, de l’insertion des jeunes, et de la valorisation durable de nos ressources », dira-t-il. Il plaide pour un renforcement de « la gouvernance stratégique de la recherche » et une mobilisation des « ressources humaines, techniques et financières » pour garantir la réussite de cette refondation.