Des talibés fugueurs ont renoué avec leurs habitudes à Touba où un pensionnaire d’un « daara » a succombé à ses blessures après avoir chuté d’un mur.
Touba- C’est aux environs de 00 heures que la nouvelle de l’escapade de jeunes pensionnaires du ‘’daara’’ de Mamadou Lamine Cissé dit « Baye Cissé», sis au quartier Mbarya de Madyana, a été répandue via les réseaux sociaux. Blessé au niveau du cou, le pensionnaire Fallou Fall (19 ans) a finalement succombé à l’hôpital Matlaboul Fawzeyni où il était interné, d’après des informations de Lesoleil.sn.
L’information faisait état de groupes d’enfants, âgés entre 7 ans et la vingtaine, issues de diverses localités du pays, désemparés dans les rues de Madyana suscitant ainsi la curiosité des populations. Craignant d’être dépassé par la situation, le recteur Mohamed Cissé a autorisé l’ouverture du portail avant d’appeler la police. Le constat est que des pensionnaires ont quitté leur établissement de formation : Au moment où d’aucuns parlent de condition exécrables d’études, des parents d’élèves ont pris la défense du recteur de l’internat.
Quid des raisons qui ont conduit les pensionnaires de l’internat à fuguer ? M. Cissé évoque la volonté de certains adultes en régime internat de sortir : « Les pensionnaires sont montés en l’absence des maîtres coranique, qui étaient en train d’effectuer la prière pour défenestrer le bâtiment à partir de l’étage, pour se jeter dans le vide. Nous avons voulu éviter une catastrophe, c’est pourquoi nous avons recommandé d’ouvrir les portes à ceux qui voulaient partir ».
Revenant sur la genèse du ‘’daara’’, Mohamed Cissé raconte : « J’ai été éduqué Chez Serigne Mourtalla où J’ai fait 11 ans, ensuite sur demande de Feu Serigne Saliou Mbacké pour enseigner dans ses daaras, j’ai été amené sur ce site qui était un domicile de Serigne Saliou. Il m’avait remis 500 talibés qui étaient des fugitifs des daaras et maladifs, pour les former en internat sur ce site. Il nous avait recommandé à Cheikh Béthio Thioune qui faisait la cuisine au quotidien pour les 500 pensionnaires, tandis que nous assurions la formation des jeunes enfants ».
Mohamed Dia est parent d’élève habitant Touba Hlm : « mon fils est pensionnaire de ce daara, c’était un fugueur, c’est pourquoi je l’ai inscrit ici, et j’ai vu le résultat qui a été au-delà de mes attentes aujourd’hui il a maîtrisé le Coran et écrit deux exemplaires du livre saint. Sans cet établissement, il n’aurait pu faire ces progrès et depuis lors, il n’est pas sorti. Nous sommes prêts à aller en prison avec lui si nécessaire, qu’on nous laisse le daara tel quel. Qu’on arrête de fustiger les daaras, il y a d’autres problèmes à évoquer ». La police, après avoir constaté et écouté les autorités et les pensionnaires, a convoqué le recteur pour élucider cette affaire.