Au terme de la rencontre entre le ministre de l’Intérieur et les acteurs du processus électoral relative à la fixation de la caution, les propositions phares ont varié entre 5 et 15 millions. Mais ont aussi porté sur la suppression du parrainage. Le dernier mot revient au ministre de l’Intérieur qui va prendre un arrêté fixant la caution dans un délai de 150 jours avant les élections législatives.
Le ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Diome, a présidé la réunion avec les acteurs du processus électoral relative à la fixation du montant de la caution en vue des élections législatives du 31 juillet prochain. Durant les débats, des propositions ont été faites. «Nous avons proposé que le montant de la caution pour les législatives soit fixé à cinq millions francs Cfa», a indiqué Adiouma Sow, représentant de l’opposition et membre de Pastef.
L’opposition propose 5 millions pour la caution
Un montant qu’il justifie par le parrainage. «Nous avons dit qu’il faudra faire en sorte que la caution soit revue à un montant qui ne soit pas une lourdeur pour les partis politiques. Le parrainage nécessite des moyens, une organisation et toute une logistique, alors que le délai qui nous est imparti n’est pas assez long. Il s’y ajoute les investitures que nous devons faire. C’est un travail énorme qui nécessite des moyens. Il faudra faire en sorte que la caution ne puisse pas être un obstacle», indique le représentant de l’opposition. Revenant sur la position de principe de l’opposition, le responsable de Pastef considère que le parrainage doit être supprimé. «Le système de parrainage actuel, à défaut d’être réformé, doit être supprimé définitivement de notre système électoral», préconise-t-il.
Cheikh Dieng : «une caution de 15 millions sous condition de la suppression du parrainage»
Même son de cloche chez le représentant de la coalition Wallu, Cheikh Dieng. «L’essentiel des intervenants a demandé sa suppression sans délai d’autant plus que l’Etat n’a pas les moyens d’un contrôle transparent de ce parrainage», martèle Dr Cheikh Dieng. «Il ne faut pas se faire d’illusions, si le ministre a convoqué cette réunion, c’est parce qu’il y est tenu. Sa décision est déjà prise. Il a simplement accompli une formalité, mais nous sommes sûrs qu’ils ont déjà pris leur décision de maintenir la caution à son niveau antérieur de 15 millions», fulmine l’émissaire de Wallu. A l’en croire, le filtre du parrainage permet au Président Macky Sall d’amener et d’exclure qui il veut des élections. «Nous pensons que le montant antérieur de 15 millions sous condition de la suppression du parrainage devrait être maintenu pour éviter un émiettement du champ politique et des candidatures farfelues», avise Cheikh Dieng.
La majorité plaide pour 15 millions
Le représentant de la majorité, en l’occurrence, Marcel Ndiaga Ndiaye, estime que ce n’est pas le cas, d’autant plus que la coalition présidentielle compte 300 partis et coalitions de partis. «Pour la caution nous sommes pour 15 millions. En 2017, malgré cette caution de 15 millions, il y avait eu 47 listes et on a eu des difficultés. Cette fois-ci, nous avons dit que la caution doit être fixée au minimum à 15 millions, mais assortie de mesures de sorte à pouvoir faire que les élections puissent se passer correctement», a souligné l’émissaire de la majorité.
Les Echos